IRAN


Regardez qui on a trouvé à Téhéran !
Regardez qui on a trouvé à Téhéran !

De Téhéran À Téhéran Avec Élise

On passe 4 jours à Téhéran, en attendant l'arrivée d'Elise, qui vient nous rendre visite pendant 10 jours. On occupe notre temps à remonter nos vélos, faire une lessive, changer nos dollars en rials, réparer nos affaires, acheter une carte routière de l'Iran, des tuniques féminines décentes, une carte sim.. Et comme on avait du temps, on a aussi pas mal traîné dans les rues de Téhéran.


La première chose qui frappe en sortant, le trafic ! Il y a des voitures et des motos dans tous les sens et le code de la route est juste inexistant ! Traverser la route est une véritable épreuve. Il y a rarement des feux de circulation, il faut se frayer un passage entre les files de voitures... et vite, car elles ne s'arrêtent pas. Au mieux elles ralentissent. Les motos ne sont soumises à aucune règle de circulation et roulent à contre sens, au feu rouge, sur les trottoirs... Bref, il faut être attentif !


On a aussi du mal à se faire à la monnaie, et surtout à comprendre la logique bancaire ! Déjà, le taux de change. L'inflation est telle en Iran que le taux de change dans le pays n'est déjà plus le même que celui qui est indiqué sur internet. En changeant de la monnaie en rials, on y gagne.. On est sortis déconcertés du bureau de change..

1 euro est à peu près équivalant à 40 000 rials (heureusement ce n'est pas comme en Ouzbékistan, il y a des billets forts, on ne se balade pas avec trop d'épaisseur !) Mais ce qui est le plus problématique à comprendre au début c'est que les iraniens ne parlent et n'affichent jamais les prix en rials mais en tomans. Pour ne pas avoir à afficher un nombre ridiculement élevé de zéros, les tomans sont en fait des rials 10puissance-1
Donc 4 000 tomans équivalent en fait à 40 000 rials. Par contre pour payer, il faut bien donner des rials et s'y retrouver parmi tous ces billets et tous ces zéros !! Maintenant on n'a plus trop de souci avec ça mais au début ça avait franchement un effet casse tête !


Ce que l'on a également beaucoup observé, ce sont les iraniens et les iraniennes. Car bien sûr quand on parle de l'Iran, on pense forcément révolution islamique, tchador et absence de liberté. En fait, à l'heure actuelle, si ce n'est pas complètement faux c'est en tout cas loin d'être la réalité. Toutes les femmes, même étrangères, doivent être voilées, selon la loi. Mais le voile va du tchador noir au foulard transparent et coloré porté,  le plus en arrière possible, sur la tête, accroché à un chignon ou à une queue de cheval. Le foulard est souvent détourné et porté plus comme un accessoire de mode qu'un signe religieux. Chez tous les iraniens chez qui nous avons été, le foulard n'est pas porté à la maison. Pour parler style encore, les cheveux qui dépassent des voiles sont souvent décolorés, parfois en rose ou en bleu. Beaucoup de femmes sont très maquillées. Et le pays est le premier consommateur de rhinoplastie au monde, pour les femmes comme pour les hommes. Dans les rues de Téhéran, de nombreux jeunes et moins jeunes arborent fièrement leurs pansements blancs sur le nez.


Avec les images de la révolution islamique ancrées dans nos perceptions occidentales, on imaginerait facilement les iraniens austères et machistes. Ils sont en réalité adorables, charmants et curieux. Les touristes se font aborder des centaines de fois par jour pour se voir proposer de l'aide, pour répondre à LA question "which country?" ou tout simplement pour un "welcome to Iran" souriant.

Nous avons donc déjà rencontré beaucoup de monde. Et parmi les gens que l'on a rencontrés, les hommes ne sont pas plus machos que leurs homologues français. Beaucoup nous ont exprimé leur regret que leur gouvernement impose le voile aux femmes. Et nos rencontres féminines, loin d'être soumises, avaient au contraire un très fort tempérament.


Street style iranien
Street style iranien


Le fossé entre le gouvernement et les gens est grand. Bien sûr, nous avons fait des rencontres orientées par ce que nous sommes et degageons. Nous n'avons pas rencontré de familles fondamentalistes, comme bien sûr il en existe. Pour autant, un important pan de la société iranienne est en profond désaccord avec les règles de son pays. Et à ce jour, c'est cette expérience de l'Iran que nous avons vécue.
Des gens qui aimeraient voyager mais qui se trouvent face à la difficulté de quitter le pays à cause des visas compliqués à obtenir. Des femmes célibataires ou divorcées dans une société où la famille est une institution qui doit tout régir. Des non croyants qui doivent tout simplement faire illusion. Ou plus terre à terre, une jeunesse qui aimerait pouvoir sortir la nuit et faire la fête, où l'on fume et boit à la maison et où tout le monde a un VPN pour aller sur Facebook, YouTube et tous les sites censurés.


La vie de tous les jours est loin d'être simple pour les iraniens. Sur le papier, la République Islamique fait froid dans le dos. Depuis la révolution de 1979, ses lois sont basées sur la charia.  La vie d'une femme vaut moitié moins que celle d'un homme. L'auteur d'un homicide devra donc payer à la famille une compensation deux fois moins élevée si sa victime est une femme. Le droit au divorce demeure favorable aux hommes, qui conservent automatiquement la garde des enfants.


L’élection de Rohani, moins conservateur que son prédécesseur Ahmadinejad, est pourtant porteuse de nombreux espoirs quant à l’évolution de l’Iran. Mais la question des droits de l’homme et de la liberté d’expression reste un vrai problème. En effet, Amnesty international retient l’Iran comme étant le pays où il y a le plus d’exécutions sommaires. Le nombre de journalistes emprisonnés en Iran, n'a cessé d’augmenter depuis l'arrivée de Rohani au pouvoir, bien qu’il ait promis un environnement moins hostile pour ces derniers. Le président avait aussi promis plus de liberté et un assouplissement de la police des mœurs; pourtant le parlement travaille actuellement sur une loi visant à encourager les individus cherchant à « organiser le bien » et apprendre ainsi aux femmes mal voilées les bonnes mœurs..


Le pays fait aujourd'hui face à une transition politique et économique, avec beaucoup d'enjeux. Le taux de chômage est important. Les salaires des classes moyennes sont peu élevés, environ 400 dollars par mois. Et pour autant le prix des appartements à Téhéran est le même qu'en France. Pour cette raison, beaucoup d'iraniens ont deux emplois. Les conditions de travail sont difficiles. Une couch surfeuse infirmière nous a par exemple confié travailler régulièrement 18heures par jour ! 


Lors des révolutions du printemps arabe, beaucoup d'iraniens ont cru que les choses changeraient également dans leur pays. Mais le mouvement iranien (Green movement) a été fortement réprimé, sans aucun effet.
Pour autant, depuis la révolution islamique, le pays s'est ouvert, les règles et leur application se sont assouplies. Et les accords sur le nucléaire de 2015 et la levée des sanctions internationales ont marqué un tournant dans l'économie du pays.

Aujourd'hui le pays semble plus ou moins partagé entre ceux qui soutiennent le régime islamique et ceux qui souhaitent un changement radical. Le pouvoir lui-même est partagé, la dualité du gouvernement iranien expliquant ce caractère contradictoire (la caractéristique de l'État iranien est l'opposition entre les institutions politiques proprement dites d'un coté et le pouvoir religieux des mollahs de l'autre)


La situation en Iran est donc complexe et contradictoire. Et nos premiers jours à Téhéran ont été marqués par cette constante contradiction, à laquelle s'ajoutaient  des rencontres à la fois deroutantes et chaleureuses.

L'ex ambassade des États-Unis conserve sur ses murs des fresques exprimant une vision assez tranchée de l'Amérique..
L'ex ambassade des États-Unis conserve sur ses murs des fresques exprimant une vision assez tranchée de l'Amérique..
Pourtant les taxis sont les mêmes qu'à New-York..!
Pourtant les taxis sont les mêmes qu'à New-York..!
Téhéran, cuvette entourée de montagnes, et très polluée !
Téhéran, cuvette entourée de montagnes, et très polluée !
Dans le métro hyper moderne, il y a des rames mixtes et des wagons exclusivement réservés aux femmes. C'est pratique, tout est écrit à la fois en persan et en alphabet latin.
Dans le métro hyper moderne, il y a des rames mixtes et des wagons exclusivement réservés aux femmes. C'est pratique, tout est écrit à la fois en persan et en alphabet latin.

Nous avons décidé de faire beaucoup de couch surfing en Iran, afin de rencontrer des gens de notre âge, au plus proche de leur vie de tous les jours. Le réseau couch surfing, bien que censuré dans le pays, est hyper actif. Et les hôtes, accueillant des visiteurs, prennent leur rôle très à cœur ! Le plus souvent les hôtes parlent super bien anglais, ce qui permet de pouvoir vraiment échanger. Notre première hôte à Téhéran a été Elham, infirmière célibataire de 29ans (fait rare ici !)! , travaillant 18heures par jour plusieurs fois par semaine et apprenant le français à l'université sur son temps libre, dans l'espoir d'émigrer un jour au Québec.. Elham est une personne adorable, prévenante et souriante. Pourtant elle est assez triste au quotidien car elle a peu d'espoir pour son projet. Elle nous a confié qu'avoir un visa pour émigrer est très compliqué à obtenir pour une femme seule.. On a beaucoup parlé avec Elham. Elle nous a vraiment aidé à mieux comprendre son pays et nous a expliqué plein de choses, sur les emplois, sur la famille et la place des différents membres.. 

On a retrouvé Elise et on a fait les touristes !

Avec Elise en notre compagnie on a retrouvé la motivation de visiter des trucs au lieu de juste  déambuler dans les rues. On a été au palais du Golestan , pour finir par des falafels et des jus frais. Les iraniens sont fan de jus et on trouve à tous les coins de rue des stands proposant des jus de melon, de grenade, de pastèque ou de carotte, fraîchement extraits. On se régale ! Les iraniens adorent également les glaces. On en a fait les frais un soir, en commandant deux "royal vitamineh", se retrouvant alors avec deux énormes BOLS de glace vanille et copeaux de pistaches, agrémentée d'une montagne de crème, nappage chocolat, bonbons, graines de sésame, noix, amandes et pistaches ! On pensait prendre ça en ouvre bouche, finalement on est rentrés mourir à l'hôtel ! 

On a aussi goûté un curieux, mais délicieux mélange : du jus de carotte dans lequel on ajoute une boule de glace au safran et à la pistache. Sur le papier ça a l'air louche, mais en fait on devient vite accro ! 


Palais du Golestan
Palais du Golestan

On a pris le train de nuit pour Shiraz. Et quel train, le grand luxe ! Arrivés à Shiraz, nous avons visité la superbe mosquée Vakil aux vitraux multicolores puis de vieilles maisons shirazi, ambiance 1001 nuits. L'après midi, nous avons décidé de nous mettre à la mode shirazi en allant faire la sieste dans un parc. Comme en France, on dirait qu'en Bretagne il pleut tout le temps et que les bretons sont alcooliques, les iraniens disent que les shirazi aiment les plaisirs et la sieste ! Nous ça nous va ! On a donc fini la sieste par un énorme milk shake! Au rayon des découvertes culinaires un peu étranges, on a goûté le faludeh : un sorbet de sirop de sucre ou d'eau de rose, enrobant des vermicelles très croquants et glacés à base de farine de riz. Le résultat est... surprenant ! 


On a ensuite retrouvé Farhad, notre couch surfeur shirazi, avec qui on a été pique-niquer dans un parc puis fumer le qalyan (comme de la shisha mais sans goût et sans fumée..) le tout accompagné.. de thé bien sûr !

Superbe mosquée
Superbe mosquée
Jardin Eram
Jardin Eram
Bazar de Shiraz
Bazar de Shiraz
Coucou toi !! 10minutes de pause à chaque fois qu'on croise un chat... 😻
Coucou toi !! 10minutes de pause à chaque fois qu'on croise un chat... 😻
Avec Farhad
Avec Farhad
En fait c'est pas terrible ce qalyan...
En fait c'est pas terrible ce qalyan...

Le lendemain on est partis tôt pour Persepolis. Le site est incroyablement bien conservé pour les ruines d'une cité qui a brûlé il y a 2500 ans ! On était contents d'y être en automne car il faisait quand même une chaleur accablante. On n'ose pas imaginer ce que ça peut être en été ! De retour à Shiraz l'après-midi on a été pique-niquer au milieu des chats au jardin Eram. Le soir, on prenait le bus de nuit pour Isfahan. On a regretté le train ! Même si notre bus est un "vip", ce n'est pas le même standard.. 

À Isfahan on était donc tous un peu fatigués après cette courte nuit.. On a visité la madrasa de la mère du Shah. Une madrasa est une école coranique, celle-ci est en activité. Pour la visiter, les femmes doivent porter un tchador. En persan, tchador signifie tente et c'est tout à fait approprié ! Ce n'est pas facile à porter sans que ça glisse ou que l'on se prenne les pieds dedans.. En fait, les iraniennes portant le tchador utilisent une version améliorée, avec des manches et des pressions s'accrochant aux vêtements d'en dessous, pour ne pas avoir à le tenir en permanence. 


Nous visitons ensuite la mosquée Jameh, le bazar, la place Naghsh-e Jahan (la deuxième plus grande place au monde, après Tien an men en Chine), puis le quartier juif et arménien. Malheureusement, dans ces quartiers habituellement très animés, il n'y a ce jour-là pas grand monde dans les rues.. Nous sommes vendredi, l'équivalent de notre dimanche. Les portes des boutiques sont fermées et les gens sont partis en dehors de la ville. Il y règne donc un calme... inhabituel. 

Nous avons pourtant la chance d'assister tout à fait par hasard à une manifestation sportive traditionnelle. Alors que l'on marche dans une rue, sans trop savoir où aller, un homme nous pointe du doigt une direction. En suivant son indication, on arrive devant une salle, qui est en fait une maison de force, et où on nous invite à entrer. Dans cette salle, se déroule un sport traditionnel qui mélange chorégraphie au rythme de percussions, gymnastique et lutte. Ce sport, appelé Zurkhaneh, est un sport très ancien et un spectacle impressionnant et envoûtant ! Au rythme effréné des percussions, tous les participants sont invités tour à tour à tourner sur eux-mêmes, tout en tournant dans le cercle formé par le groupe. Les plus jeunes sont particulièrement doués, et tournent si vite qu'ils semblent avoir deux têtes ! 


Splendide Persepolis
Splendide Persepolis
Quand même assez bien conservé !
Quand même assez bien conservé !
Belles plantes en tchador (notez le panneau derrière..)
Belles plantes en tchador (notez le panneau derrière..)
Madrasa
Madrasa
Madrasa, à l'intérieur.
Madrasa, à l'intérieur.
Khomeini et Khamenei, les deux "stars" de l'Iran
Khomeini et Khamenei, les deux "stars" de l'Iran
Magasin vendant "quelques" balais
Magasin vendant "quelques" balais
Mosquée جمعه‌ها (eh ouais on a le clavier en persan ! Bon en fait on ne sait pas lire l'alphabet mais par contre on a appris à lire les chiffres !)
Mosquée جمعه‌ها (eh ouais on a le clavier en persan ! Bon en fait on ne sait pas lire l'alphabet mais par contre on a appris à lire les chiffres !)
Zurkhaneh, sport traditionnel iranien, qui commence quand même par une chorégraphie avec les bras, tout en tenant ces énormes poids !
Zurkhaneh, sport traditionnel iranien, qui commence quand même par une chorégraphie avec les bras, tout en tenant ces énormes poids !


Le soir, après un milk shake bien mérité au quartier arménien, on a retrouvé Ali, notre couch surfeur. Ali, 24 ans, est un sacré personnage, encore plus pétri de contradictions que son pays ! Beau parleur, exaspérant, touche à tout, passionné de photographie et de musique, professeur à l'université, flambeur, fier de son embonpoint et passionné de l'histoire de sa ville.. Il nous emmène manger au food court de l'immense centre commercial sur plusieurs étages. Il y a même dans le centre commercial une université, un musée et un stade de tennis ! C'est le plus grand centre commercial du moyen Orient. Et l'endroit où sortir ! Il y a un monde fou !! Toutes les boutiques sont ouvertes jusque tard dans la nuit.. C'est comme si la surconsommation avait remplacé la fête, ici interdite.. 


Après le repas, on est un peu stressés de retourner dans la voiture d'Ali. Car Ali est comme la plupart des iraniens, il conduit vite, très vite.. Plus vite que la moyenne en fait, il slalomme entre les voitures, change de voie à une vitesse effrénée pour doubler, on croit vraiment notre dernière heure arrivée ! On a beau lui demander de ralentir, il ne comprend pas vraiment la raison. Il nous emmène dans un "bar" en plein air, il y a des grosses enceintes, de la musique, des jeunes, un bar normal, sauf qu'on y boit du thé ! Prohibition oblige, c'est sans alcool ! (ça tombe bien, après l'Asie centrale on avait besoin d'une detox..) Par contre dans les appartements des gens de notre âge, la déco c'est souvent des bouteilles vides !


Ali nous fait ensuite la visite guidée du pont Khadjoo. Il est passionné, explique bien, c'est super intéressant et c'est un autre Ali que l'on découvre alors. De part et d'autre du pont, il y a une statue de lion. Lorsque l'on se place d'un côté du pont, on voit, de l'autre côté, les yeux de la statue d'en face briller grâce aux jeux de lumières. Le pont est très animé le soir et la nuit. Sous ses arches, des gens viennent pour chanter ou jouer de la guitare, d'autres pour écouter. C'est beau et émouvant. Une très belle nuit. 


Le lendemain, on a la chance de pouvoir faire la grasse matinée. Ali nous a laissé son appartement et est parti travailler. La journée passe assez vite car on prend le bus l'après midi pour rentrer à Téhéran puis, départ vers la vallée d'Alamut et les monts Alborz.

Nuit au pont Khadjoo
Nuit au pont Khadjoo
Nuit au pont Khadjoo (oui, il n'y a pas d'eau jusqu'en hiver.)
Nuit au pont Khadjoo (oui, il n'y a pas d'eau jusqu'en hiver.)

Des monts Alborz à la mer Caspienne

On a prévu de marcher dans les monts Alborz jusqu'à la mer Caspienne, au nord de l'Iran. Après avoir fait le plein de vivres, on se fait déposer par le taxi partagé à Gazor Khan, un tout petit village perché, surplombant la vallée d'Alamut. Il fait nuit lorsque nous arrivons, mais le chauffeur, au lieu de nous déposer et nous laisser trouver un emplacement pour poser notre tente, fait le tour du village jusqu'à nous trouver l'emplacement idéal, couvert et avec même les toilettes à proximité ! 

Le matin venu, nous partons pour l'ascension du château des assassins, un château légendaire du moyen âge, qui apparaît dans de nombreuses fables. Aujourd'hui il n'en reste plus grand chose, mais la vue sur la vallée est imprenable ! L'après midi on redescend à Gazor Khan pour organiser le  taxi partagé qui nous déposera au village ou l'on commencera le trek.  En attendant le départ, on rencontre deux allemands avec qui on décide de partager le taxi et finalement de partir marcher ensemble le lendemain. Le taxi nous dépose donc à Pichebon, tout petit village de montagne, où il fait un froid glacial et venteux. On monte vite la tente, dans le jardin des amis du chauffeur, et partons ensuite nous réchauffer dans la chambre que louent les allemands chez ces mêmes amis. On passe la soirée à jouer au cartes, puis à boire le thé avec les iraniens de la chambre d'à côté.

Plein de marches à monter pour arriver au château des assassins
Plein de marches à monter pour arriver au château des assassins
Arrivés en haut !
Arrivés en haut !
Le gardien du château. Il rénove les ruines.. Un travail interminable.
Le gardien du château. Il rénove les ruines.. Un travail interminable.
Pichebon, on resort la tente! On ne l'avait pas sortie depuis le Tadjikistan !
Pichebon, on resort la tente! On ne l'avait pas sortie depuis le Tadjikistan !
Copain à côté de la tente et coucher de soleil sur les montagnes
Copain à côté de la tente et coucher de soleil sur les montagnes
Et un autre copain ! on pourrait penser que c'est une copine avec son petit noeud rose mais en fait non... (on a vérifié)
Et un autre copain ! on pourrait penser que c'est une copine avec son petit noeud rose mais en fait non... (on a vérifié)
Soirée avec les voisins
Soirée avec les voisins

Le réveil est difficile, on a décidé de partir tôt, le soleil n'est pas levé et il fait froid ! On commence l'ascension du col à 3000, en alternant la route et des raccourcis très raides pour éviter les longs détours en lacets. Au sommet il fait encore plus froid et venteux. On se dépêche vite de redescendre vers le prochain village, où l'on partage le repas avec trois iraniens, en mélangeant nos provisions avec leur riz et œufs. Ça fait un vrai festin, presque inespéré et à l'abri du froid ! 


On continue ensuite dans un canyon impressionnant, où la descente est très raide et se fait parfois en glissant sur le sol et les pierres. On quitte les allemands un peu avant la fin du trek, nous avons décidé de continuer un peu plus loin qu'eux, pour finir le lendemain en stop jusqu'à la mer Caspienne. Finalement, nous rencontrons un couple avec qui nous réussissons à faire du stop, bien tassés, jusqu'à la mer Caspienne, le soir même ! Le couple d'iraniens qui nous prend en stop est adorable, chante sur de la musique classique et nous invite tous les cinq à manger !  


On traînera un peu près de la mer Caspienne le lendemain, avant de rentrer à Téhéran. Élise a son vol de retour le soir même. Merci d'être venue Élise ! Reviens vite nous voir !  

Quels sportifs on fait..!
Quels sportifs on fait..!
On a froid !! (c'est pour ça qu'on est moches)
On a froid !! (c'est pour ça qu'on est moches)
Chemin impressionnant entre les montagnes, à côté d'un grand vide...
Chemin impressionnant entre les montagnes, à côté d'un grand vide...
On est redescendus sous les nuages !
On est redescendus sous les nuages !
Tout petit village de montagne
Tout petit village de montagne
Perdu dans la brume
Perdu dans la brume
On embarque vers la mer Caspienne !
On embarque vers la mer Caspienne !
Petit festin de haricots en chemin
Petit festin de haricots en chemin
Et le lendemain, la mer !!
Et le lendemain, la mer !!

Retour à Téhéran.

On passe encore deux jours à Téhéran, où on a prévu de loger chez Sahar et Vahid, un couple adorable, passionné de vélo, d'escalade et de randonnée. Ils nous invitent à une fête avec leurs amis, puis randonner tous les quatre au mont Topchal, une des montagnes entourant Téhéran. Après l'ascension, on redescend en télécabine, c'est plus reposant pour nos pauvres genoux et surtout la vue sur la ville est époustouflante. 

La statue symbole des montagnards🏔️🏔️🏔️ quelle belle équipe de grands sportifs !!
La statue symbole des montagnards🏔️🏔️🏔️ quelle belle équipe de grands sportifs !!
Ascension de Topchal
Ascension de Topchal
Télécabine pour redescendre
Télécabine pour redescendre

On récupère enfin nos vélos, allégés des sacoches et porte bagages avant (les affaires sont reparties en France grâce à Élise). Voyager léger, voire même très léger c'était quelque chose qui nous tenait vraiment à cœur à tous les deux. On a passé du temps avant le départ à essayer d'emporter uniquement les choses essentielles et les plus légères possibles. Pourtant, on a encore réussi à trouver des choses dont on ne servait pas tant que ça et dont on pourrait bien se passer. Des médicaments "au cas où", une cuvette alors que l'eau de la rivière suffit pour laver nos habits, des cuissards de cyclistes, des gants.. Des choses utiles en soit, mais dont on a décidé de se passer. Lorsque l'on s'arrêtera désormais, nous n'aurons plus qu'à décharger chacun de nos vélos deux sacoches arrière et un sac à dos. Moins à décharger, moins à surveiller, moins de stress et encore plus légers pour nous c'est ça la liberté ! On part tester notre nouveau chargement dans les montagnes du Kurdistan ! 🚲🚲