Sur la route


KIRGHIZSTAN

Le trafic est relativement faible, voire inexistant dès que l'on s'éloigne des villes et des grands axes routiers. D'autres voyageurs à vélo nous ont mis en garde contre la conduite sportive, voire dangereuse des conducteurs kirghizes. Finalement nous ne nous sommes généralement pas trop sentis en insécurité. Peut être en raison de souvenirs récents du vélo dans les rues parisiennes. Nous avons tout de même constaté des comportements un peu étranges, voire complètement stupides. Par exemple lorsque nous roulions sur le bord gauche d'une toute petite route peu fréquentée (en raison de l'état désastreux du côté droit) et qu'une voiture avait le malheur d'arriver en face, celle-ci, au lieu de rouler au milieu, fonçait droit sur nous en faisant de grands signes excédés pour nous signifier de dégager de SON côté. On avait beau trouver ça complètement con et horripilant, on a vite pris le pli et lorsque une voiture arrivait en face on retournait vite de notre côté. Face à la connerie d'un mec en voiture, ben tu te pousses. 

 

Concernant l'état des routes, le grand axe Bishkek-Osh-Sary Tash est asphalté et en bon état. Il passe deux cols à 3000 et il peut faire froid au sommet même en été ! Au tout début de la route, plusieurs tunnels semblent assez dangereux. Nous sommes passés par un autre chemin pour éviter d'avoir à faire du camion stop pour les passer.

En dehors de cette route, les pistes sont dans un état allant de médiocre à catastrophique. Prévoir tôle ondulée, cailloux et bosses. 

 

Pour le ravitaillement, on croise assez régulièrement des villages sur la route, avec des petites épiceries. Même lorsqu'elles semblent fermées, l'épicier peut toujours sortir de nulle part pour peu que l'on manifeste sa présence ! On trouve plus régulièrement de l'eau gazeuse que de l'eau plate (ça goûte bizarre après des kilomètres à se faire secouer au soleil) mais a priori impossible de mourir de soif. Pour ce qui est de manger, c'est une toute autre histoire. Les épiceries sont souvent uniquement fournies en bonbons et gâteaux, parfois quelques boîtes de conserve, à la qualité discutable. Il vaut mieux faire le plein de pâtes et nouilles chinoises lorsqu'on en trouve. Sinon il y a toujours la solution mouton dans les restos, mais nous on a passé notre tour ! 

 

Sinon paysages verts et magnifiques, dignes d'une publicité pour une marque de matériel outdoor. Liberté et grand bol d'air pur au programme. 

 

TADJIKISTAN

Trafic très très réduit. Dans le Pamir oriental, à peine une ou deux voitures par jour, et principalement celles du mongol rallye. Plus on se rapproche de Khorog et Kalaikhum et plus les camions et 4x4 partagés sont nombreux. Tous s'écartent suffisamment pour laisser une place décente pour pédaler sans serrer les fesses. La route du Pamir est principalement asphaltée. La plus grande difficulté est l'isolement. Les endroits pour faire des courses sont très limités. Entre Sary Tash et Karakul il n'y a rien. Puis entre Karakul et Murghab, plus rien non plus. Les épiceries sont peu fournies et les marchandises y sont assez chères en raison de l'isolement. On transportait donc beaucoup de flocons d'avoine et de nouilles chinoises. Jusque Langar, dans la vallée du Wakhan, on a mangé presque exclusivement les porridges, muesli et soupes de nouilles qu'on cuisinait sur le réchaud. En passant à Karakul et Murghab, on a mangé sur place, chez une famille et dans la cuisine d'un homestay. Dans la vallée du Wakhan il y a beaucoup d'options pour manger, des fruits et légumes qui poussent dans les jardins et que les gens vendent sur le bord de la route, aux repas proposés par les homestay même si on n'y reste pas pour dormir. Après Khorog, moins de homestay où manger, mais beaucoup de nourriture à vendre partout. On s'est régalé de tomates, poivrons, concombres, pommes, poires et abricots ! L'eau n'est pas un problème, il y en a partout ! Des sources ou des ruisseaux, très clairs. On ne filtrait ni ne purifiait l'eau. On a été malades une seule fois à cause de l'eau.


La M41 est globalement asphaltée. Le plus dur c'est le vent et le manque d'oxygène. La route du Wakhan est effectivement en mauvais état, surtout entre la jonction près d'Alichur et Langar. Entre Langar et Khorog, rien d'insurmontable, du sable, de la tôle ondulée et des cailloux, il faut parfois pousser mais les dénivelés ne sont pas trop importants. Après Khorog, on retrouve de la bonne route. Puis pour rejoindre Dushanbe, la route nord qui passe par le col de Khaburabot est à nouveau en mauvais état. 


Les chiens sont adorables et gambadent gaiement à côté de nous, incroyable ! 

Et sur la route, que des belles rencontres, des enfants aux personnages âgées, en passant par tous les âges, on n'a rencontré que de la douceur et des sourires ! 

OUZBÉKISTAN

On n'a pas eu le visa de transit turkmène, donc pas eu l'occasion de pédaler en Ouzbékistan, nous avons rapidement visité le pays en transport. Pour ce que nous en avons vu, la route est plate, toute droite et asphaltée. 

IRAN

Là ça nous a changé ! Il y a beaucoup de trafic ! L'essence ne coûte rien, donc cela ne viendrait à l'esprit de personne de prendre le vélo pour se déplacer, même pour des courtes distances ! Les iraniens sont des gens charmants, mais une fois montés dans une voiture c'est sans foi ni loi ! On a plusieurs fois eu quelques frayeurs..

Mais une fois quelques règles de base enregistrées, comme par exemple le fait que personne ne regardera en s'insérant ou qu'une queue de poisson peut t'arriver plusieurs fois par jour (éventuellement pour faire un selfie), ben en fait ça va.

Et on a aussi pas mal roulé sur des routes peu fréquentées, du coup pas de souci. On nous double à toute vitesse, mais sur la voie de gauche. 

Aucun chien errant... (on préfère ne pas s'en réjouir, même si ça nous évite quelques courses poursuites)

Le ravitaillement n'est pas un problème, le moindre petit village a une épicerie avec des boîtes de conserve, pain, gâteaux et de l'eau. Si l'épicerie était fermée, les habitants remplissaient nos sacoches de fruits et concombres, sans jamais rien vouloir en échange. L'eau est généralement potable au robinet et toute mosquée a de l'eau ainsi que des toilettes accessibles aux non musulmans.

Sur la route, les iraniens montrent BEAUCOUP de signes d'encouragement : coups de klaxons, coucous, thumbs up, pauses selfies, distribution de fruits..! L'Iran est un pays qui a été longtemps fermé et les iraniens ont soif de découvertes et de rencontres ! Des super moments ! 

OMAN

Les routes sont toutes neuves, comprendre : en parfait état !! La route de la côte nord (plaine de la Batinah) n'est franchement pas très intéressante. Si c'était à refaire, on passerait un tout petit peu plus au sud par les montagnes via Nakhal et Rustaq.

Après Mascate, traversée des monts Hajar, très jolie route, par contre ça monte rude ! La route côtière pour rejoindre Sur est assez monotone et il faut parfois prendre l'autoroute, faute de petites routes parallèles. Avant Wadi Tiwi et Wadi Shab pas vraiment de point d'intérêt. La route des dunes entre Al Ashkhirah et Shannah est belle, il faut prendre suffisamment d'eau mais il y a quand même quelques coffee shop sur le chemin. À partir de là route désertique dans un désert tout plat et caillouteux. Très monotone à la longue, mais on était suffisamment têtus pour vouloir aller jusqu'à Salalah à vélo. Quelques lagunes avec des flamants roses sur le chemin. Sinon les dromadaires sont la seule distraction jusqu'à rejoindre la côte. L'arrivée à Salalah est impressionnante, palmiers, cocotiers.. Nature tropicale après des centaines de kilomètres de désert !

Le trafic n'est pas trop important et les omanais font attention en nous doublant. Les gens sont très très gentils et nous ont presque tous proposé de l'eau ou des snacks ou se sont arrêtés pour s'assurer que l'on n'avait pas besoin de quelque chose.